Crise politique

Depuis septembre, les paysans, qui représentent 50 % de la population, sont également vent debout contre le gouvernement et la loi de libéralisation de la commercialisation des produits agricoles. Jusqu’alors, les agriculteurs vendaient leurs récoltes sur les marchés régionaux, régulés par les autorités locales. La loi élargit désormais la vente – à prix libres – aux entreprises, qui pourront passer des contrats d’exclusivité avec les producteurs. Rien n’empêche ainsi les compagnies de stocker les denrées pour une durée illimitée et d’organiser la spéculation. Une crise sociale qui n’a pas tardé à se muer en crise politique depuis la démission de la ministre de la Transformation alimentaire, ­Harsimrat Kaur Badal, issue du Shiromani Akali Dal, formation de centre droit partie prenante de la coalition, au nom d’une législation « anti-agriculteurs » . ​​​​​​​Au ­Parlement, lors du vote du texte, certains députés ont déchiré des copies du projet de loi et cassé des micros dans un chaos innommable. Huit d’entre eux ont été suspendus jusqu’à la fin de la session parlementaire.